Inventaire des pelouses sèches : un réservoir de biodiversité

Entre 2013 et 2020, le Syndicat Mixte des Rives du Rhône a recensé l’ensemble des pelouses sèches de son territoire (en dehors des communes du Parc du Pilat), avec l’appui des membres du réseau de veille écologique. Les inventaires s’appuient sur la méthodologie déployée par le CEN Rhône-Alpes et comprennent 3 phases de terrain.
Certaines études montrent qu’en France, 50 à 75% des pelouses sèches auraient disparu depuis le début du XXème siècle. Ce travail a pour objectif d’améliorer la connaissance sur ces milieux fragiles afin de mieux les préserver dans les documents d’urbanisme, et proposer des outils et mesures de gestion.  Le CEN Rhône-Alpes a mis à disposition des fiches techniques pour aider les agriculteurs, les élus, les gestionnaire d’espaces naturels, les entreprises, les propriétaires. Ces milieux demandent une gestion particulière (en lien avec l’agriculture).

Qu‘est-ce qu’une pelouse sèche ?

Les pelouses sèches sont des terrains dominés par des formations végétales rases composées de grandes herbacées, de mousses ou de lichens. Il n’y a pas une présence significative d’arbres ou d’arbustes. Les sols sont qualifiés de perméables, cela veut dire qu’ils ne retiennent pas l’eau. Les pelouses sèches ont d’autres caractéristiques, comme le fait de présenter une forte pente ou encore d’être qualifié de sol pauvre en éléments nutritifs. L’ensemble de ces critères permettent à une faune et une flore très caractéristiques de se développer.  Autrefois, les défrichements forestiers et l’activité pastorale permettaient à ces habitats d’exister et de perdurer. Cependant, depuis quelques décennies, on observe une disparition des pelouses sèches, due notamment à l’enfrichement, consécutif à l’abandon des pratiques agricoles. La perte de ces activités permettant à ces milieux d’exister implique également la disparition des espèces inféodées à ce milieu.

L’Orchis singe (Orchis simia), une orchidée des pelouses sèches

L’Ophrys bourdon (Ophrys fuciflora), une orchidée des pelouses sèches

Un refuge pour 30% des espèces protégées de France !

Les pelouses sèches présentent une forte valeur patrimoniale avec de nombreux habitats naturels et espèces rares et remarquables, végétales comme animales.

Habitats naturels

Déterminés grâce à un cortège d’espèces, une occupation du sol et la géologie. Ils sont cartographiés sur l’ensemble des pelouses.

Plantes patrimoniales

La plupart adaptées à la sécheresse, on y retrouve de nombreuses plantes patrimoniales (Aster amelle, Immortelles, …), les plus connues étant les orchidées avec 40 espèces inféodées aux pelouses sèches.

Mais aussi…

-Des papillons dont certaines espèces sont typiques des pelouses sèches comme l’Azuré du serpolet, ou l’Hermite, …

-Des oiseaux habitant ce type de milieux secs :

Les Pies-grièches, le Guêpier d’Europe, …

-Des reptiles, qui sont les hôtes privilégiés des pelouses, on y trouve couleuvres, vipères et lézards.

…et bien d’autres ! Sauterelles, criquets, Mantes religieuses, araignées, …

Quelques chiffres clés

De 2013 à 2019 plus de 1500 ha de pelouses sèches ont été identifiées au sein de notre territoire. 3649 points d’espèces patrimoniales ont pu être cartographiés. 32150 données naturalistes ont pu être enregistrées ! Ces chiffres ne sont pas complets. En effet, l’inventaire des pelouses sèches vient de se terminer cette année au sein de la communauté de communes du Val d’Ay.