L’Epipactis du Castor, une espèce endémique de notre territoire

Historique de la découverte d’un Epipactis inconnu

Au début des années 1990, une cartographie des orchidées du département du Rhône est réalisé. L’ensemble des milieux du département était prospecté afin d’améliorer et de faire le suivi de l’état des connaissances sur cette famille botanique. Gil Scappaticci se rend début novembre sur le site de l’île de la Chèvre à Tupin-et-Semons suite à l’indication d’un epipactis. Mr Scappaticci trouve alors une plante encore verte pour la période et munie de fruits pleins de graines. S’agit-il d’une nouvelle espèce ? Un spécialiste européen confirme la ressemblance avec l’espèce Epipactis albensis, mais pour lui les différences morphologiques et l’isolement géographique de l’Epipactis trouvé à l’île de la Chèvre de plus de 800 km justifient le statut d’une nouvelle espèce. Les sites où se trouve cette espèce sont situés dans le domaine du Castor. C’est ainsi que son nom d’Epipactis du Castor  (Epipactis fibri) est trouvé.

Description

Plante de taille allant de 5 à 40 cm, à tige presque glabre au niveau des fleurs. Les pieds portent une douzaine de petites fleurs vert-jaunâtre à vert-blanchâtre dont la floraison se déroule de mi-juillet à début novembre. Epichile blanc en forme de cœur présentant des bords relevés verdâtres. Il s’agit d’une espèce endémique présente en moyenne vallée du Rhône avec une population estimé entre 100 et 2000 individus. De fortes pressions et menaces sont constatées pour cette espèce, afin de les réduire, il est nécessaire de préserver les forêts abritant cette orchidée.

Cette découverte récente du début des années 1990, nous montre l’importance des inventaires afin de mieux connaître la biodiversité qui nous entoure. La nature est un bien commun fondamental à l’humanité et à notre avenir. Ce sont toutes les espèces qu’il s’agit aujourd’hui de mieux connaître afin de mieux les protéger. Ensemble impliquons nous afin de combler les lacunes de nos connaissances sur la biodiversité qui nous entoure. Pour cela, des outils sont disponibles en réalisant des ABC (Atlas de la Biodiversité Communale).

Les sciences participatives permettent également de collecter des données sur des espèces communes et de suivre l’impact du changement climatique sur ces dernières afin de mieux en comprendre les conséquences. Il est possible aux habitants du territoire des Rives du Rhône de participer activement à l’amélioration des connaissances sur la biodiversité grâce aux programmes proposées par « Vigie Nature ». Les habitants de Grenoble participent depuis 2015 au programme « sauvages de ma métro » qui est une déclinaison du programme de sciences participatives de « sauvages de ma rue » dont l’objectif est de collecter des données sur la flore urbaine.